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14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 12:18

Au réveil, la lumière était très belle sur les roches et le sable rouges. Nous cheminâmes par le canyon al Burrah, toujours vers le nord. Sur notre chemin se trouvait un rocher portant des inscriptions thamudéennes datant du VIIIème siècle avant J.C.. Puis nous regagnâmes le chemin du premier jour vers le village de Wadi Rum.

Un véhicule nous emmena à Aqaba où nous pûmes prendre une douche avant de faire le tour de la vieille ville, parcourir ses ruelles commerçantes et flâner dans les échoppes. L’après-midi, nous descendîmes sur la plage pour nous tremper les pieds dans la Mer Rouge. D’Aqaba, on aperçoit les constructions du port israélien d’Eilat, qui se détachent sur les hauts immeubles du front de mer, à quelques centaines de mètres, et l’on se trouve également à côté de l’Egypte et de l’Arabie Saoudite.

Le soir, nous reprîmes la route du désert vers l’aéroport d’Amman. 

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 17:06

Le deuxième jour, nous poursuivîmes vers l’est dans un terrain plus accidenté que la veille, longeant le Jebel Qater Amra. A proximité, nous vîmes un groupe de religieux effectuant une retraite dans le désert : de toute notre randonnée, ce sont les seuls voyageurs à pied que nous avons rencontrés, ce qui ne manqua pas de nous surprendre, la marche étant vraiment le mode de déplacement le plus adapté à l’imprégnation dans ce désert au relief très varié. Les courses en quatre-quatre, ou même à dos de cheval, ne peuvent laisser le temps de voir les changements de terrain progressivement, de les ressentir dans les jambes mêmes.

En fin de matinée nous entrâmes dans un passage entre les massifs rocheux, où nous amorçâmes une descente dans de la pierre avant de rejoindre un long rocher effilé qui, par différents phénomènes d’érosion, a formé un spectaculaire pont de pierre. Il s’agit du pont Umm Frouth, dont le haut s’élève à une dizaine de mètres. Lorsque j’émis le souhait de monter sur ce pont, notre guide Salem proposa immédiatement de me montrer le bon itinéraire et grimpa devant moi avec beaucoup de souplesse.

Notre déjeuner eut lieu à quelques centaines de mètres de ce pont et, en début d’après-midi, nous repartîmes vers l’est, en direction du Jebel Burdah à côté duquel notre second bivouac devait avoir lieu. Avant d’y arriver, nous abordâmes encore un long rocher dont l’extrémité ressemble à une tête de lézard, avec une large perforation arrondie figurant l’œil.

Le matin du troisième jour, en longeant le jebel Burdah, nous aperçûmes l’arche de Burdah, autre grand pont naturel, en altitude. Dans ce même massif, les Nabatéens avaient construit un barrage en pierre, qui existe toujours et retient un petit lac dans une anfractuosité de la falaise. Puis nous remontâmes vers le nord, en direction du Jebel Moharrag, par un terrain plus dégagé, où s’élèvent des dunes.

L’après-midi, je profitai du dromadaire pour cheminer quelques instants sur son dos, au rythme de son pas régulier. C’est alors qu’un vent assez fort se leva, entrainant le sable et emportant ma casquette, que D. rattrapa heureusement. Ce début de tempête obligea Mettleg et Salem à modifier leurs plans pour le bivouac. Ils nous menèrent vers un très beau site en forme d’amphithéâtre, dans une belle roche rouge, avec une dune qui le précédait. Des cavités creusées dans la roche nous offraient des possibilités de nous abriter du vent. Nous montâmes notre tente dans l’une d’elle, située en balcon dans la paroi, et, dès le début de la soirée, le vent tomba, laissant la place à un froid pénétrant.

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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 16:34

Nous quittâmes Wadi Musa par la Route des Rois, qui suit l’itinéraire immémorial des caravanes. Il est fascinant d’emprunter la route que suivirent, en sens inverse, Moïse, à la recherche de la Terre Promise, ou la Reine de Saba, à la rencontre du roi Salomon. A son terme nous rejoignîmes la Route du Désert que nous suivîmes jusqu’au Wadi Rum. Une réserve naturelle a été créée dans ce désert pour en préserver la beauté. L’entrée se situe au Visitor’s Center, passage obligé, où une animation video est proposée aux visiteurs pour les faire patienter. De là, à bord de notre minibus nous gagnâmes le village de Wadi Rum, à l’intérieur de la réserve, où nous rencontrâmes notre guide chamelier Salem et notre chauffeur cuisinier Mettleg.

Nos bagages furent promptement chargés sur le plateau de la camionnette de Mettleg, déjà bien encombré de gamelles, de tentes, de matelas et de bouteilles d’eau. Nous assistâmes au départ de la camionnette et nous emboitâmes le pas à Salem, qui conduisait un valeureux dromadaire. Après la pierre de Petra, nous foulions enfin le sable du désert, relativement ferme sous la semelle tant que nous suivîmes une piste également empruntée par les quatre-quatre, mais qui ne tarda pas à s’enfoncer légèrement à chaque pas. Au départ, nous montions en pente douce dans ce sable jaune pâle, parsemé de quelques plantes desséchées dont le dromadaire faisait ses délices à chaque arrêt. Cette vaste plaine est cernée de massifs rocheux, découpés par le vent, avec des éboulis de pierre à leur base. Comme nous marchions à l’écart des rocs, aucune ombre ne venait tempérer les rayons du soleil, heureusement modérés par un vent frais de face, en ce milieu de matinée. Peu avant midi, nous obliquâmes légèrement vers la gauche, dans un sable plus rouge, pour rejoindre le jebel voisin où, sous une paroi en auvent, Mettleg nous attendait déjà, après avoir étalé un tapis de sol plastifié et des matelas autour. Notre déjeuner se composait d’une salade de légumes, de thon, de yaourt, accompagnés de thé à la sauge, et de bananes pour le dessert.

Pendant la pause digestive, nos deux accompagnateurs discutaient. J’en profitai pour examiner les rochers où sont superposées de nombreuses couches sédimentaires de différentes couleurs, entre le gris, le jaune et le rouge. Notre accompagnatrice nous précisa que la base est en granit et les couches supérieures en grès.

L’après-midi, nous traversâmes la plaine de sable, croisant les pistes où circulaient quelques véhicules, pour rejoindre le Jebel Qattar, massif de grès aux nombreuses entailles, que nous abordâmes en longeant un petit cimetière délimité par un muret bas, à l’intérieur duquel des pierres dressées marquent les emplacements des sépultures. A quelques mètres au-dessus, une source a creusé une petite grotte couramment visitée par les bédouins.  

Nous obliquâmes vers le Wadi Um Sabatah, à travers un sable de plus en plus rougeâtre, passant à côté d’un volumineux rocher aux parois sculptées de rayures verticales en forme d’orgue et rejoignîmes le Jebel Um Sabatah, où Mettleg avait garé son véhicule dans un renfoncement à proximité de plusieurs cavités. Nos guide et cuisinier reçurent de la visite, grâce à laquelle notre soirée connut une joyeuse animation, au cours de laquelle nous nous attardâmes longuement à admirer le coucher du soleil, avant la veille commune avec nos hôtes, puis notre première nuit dans le désert, sous la tente.

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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 17:16

La deuxième journée à Petra, nous devions aller au haut lieu d’El Madhbah, où s’accomplissaient les sacrifices. On l’atteint normalement par un escalier taillé dans la pierre dont le point de départ se situe à côté du grand théâtre. Seulement, pour éviter la monotonie des escaliers rocheux, notre accompagnatrice nous fit miroiter la perspective d’y accéder par une randonnée à travers la montagne. Cette option devait recevoir l’aval d’un guide officiel. George voulut bien se dévouer. Nous repartîmes donc avec lui. Ce fut l’occasion de mieux découvrir son caractère fier et entier. Nous quittâmes le chemin habituel avant l’entrée dans le Siq et progressâmes dans la montagne à travers les roches sans distinguer quoi que ce soit qui s’apparentât à un sentier. Nous jouissions de notre solitude, à peine troublée par la vision lointaine d’un ou deux autres petits groupes. L’itinéraire contournait de gros rochers, redescendait dans une petite vallée, à sec en cette saison, avant d’opérer une forte montée, le tout dans un paysage toujours varié où, au cours d’une ou deux pauses, George nous exposa ses méthodes assez radicales de régulation des groupes plus nombreux et plus contestataires. A la fin nous rejoignîmes l’itinéraire classique, juste avant d’arriver devant deux obélisques, taillés dans la roche, qui désignent l’entrée du lieu des sacrifices. A proximité, quelques pans de murs sont les seuls restes d’une forteresse construite à l’époque des croisades. Le haut lieu lui-même est une plate-forme creusée dans la pierre, sur un promontoire d’où l’on reconnaît les principaux sommets des environs, dont le jebel Harun. Juste en-dessous, une petite place rectangulaire comporte une petite estrade. En face, un podium auquel on accède par quelques marches, et à côté l’autel des sacrifices, en forme de couronne avec une rigole par laquelle s’écoulait le sang des animaux sacrifiés.

La descente s’effectue par le wadi el Farasah, haute gorge minérale où nous devions encore passer devant des tombeaux et des monuments nabatéens : des écritures sur une paroi, un monumental lion sculpté, une fontaine réservoir et, en contrebas, un triclinium au portail à colonnes taillées directement dans la paroi, puis le tombeau du Soldat romain face à un autre triclinium creusé dans une roche de couleurs variées. C’est à proximité de ce site que nous déjeunâmes, dans un campement bédouin où la dame qui nous prépara le repas nous présenta ses enfants et nous exposa son mode de vie dans un excellent anglais.

L’après-midi notre descente se poursuivit vers Petra à travers un haut plateau où nous aperçûmes d’autres tombeaux, puis sur une corniche le long de la falaise lorsque nous eûmes rejoint la vallée qui devait nous amener vers le grand temple, non sans nous être arrêtés dans la maison d’un des rares habitants actuels de la cité, ami de notre accompagnatrice, qui nous offrit le thé sur sa terrasse. Nous visitâmes encore un petit musée lapidaire dans la ville basse de Petra, pourvu d’un superbe décor mural en dégradés de rouge et de rose.

Puis nous avons poursuivi notre progression vers les grands tombeaux royaux, en décidant de nous concentrer sur le plus éloigné de notre chemin, le tombeau de l’ancien gouverneur Romain Sextus Florentinus, construit à l’écart et orienté différemment des principaux tombeaux. Il est creusé dans ce grès rose dont les nervures forment un décor naturel particulièrement chatoyant. Ce choix nous permit au retour de passer devant tous les grands tombeaux, en croisant les dromadaires et les mulets qui ramenaient guides et marchands bédouins vers leur domicile.

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25 avril 2011 1 25 /04 /avril /2011 17:11

Le lendemain, pour entamer notre visite de Petra, nous avons eu du beau temps. La présence d’un guide local était nécessaire : on nous affecta donc le premier qui était disponible. Il parlait anglais, portait jeans, blouson de cuir et casquette, et se faisait appeler George. Un jeune Italien prénommé Daniele se joignit à notre petit groupe.

Les Nabatéens devaient avoir le sens du théâtre. Le passage obligé pour découvrir le cœur de Petra est le Siq, longue gorge découpée entre deux falaises en grès. Avant d’atteindre son entrée, le visiteur longe plusieurs tombeaux en pierre, de forme cubique. De l’autre côté, deux façades monumentales sont superposées sur une paroi de la roche, dont l’une, ornée d’obélisques, rappelle l’Egypte. La pénétration dans le Siq renforce l’intensité dramatique, par la magnificence de la pierre aux multiples variations de couleurs, le rétrécissement progressif du passage qui serpente sur 1,2 kilomètres, la découverte de sculptures en passant, des rigoles creusées par les Nabatéens dans la pierre pour transporter l’eau, et l’arrivée face à El Khazneh, la célèbre construction immortalisée par Hergé dans Coke en Stock, la merveille du lieu qui se profile entre les deux falaises rapprochées. Elle est précédée d’une petite place, que son admirable façade d’inspiration hellénistique domine. Là enfin les spectateurs quittent l’inquiétant passage, haut de près de 100 mètres, pour goûter le finale de leur marche vers cet étonnant monument, parmi le fourmillement des visiteurs autour de quelques dromadaires qui se reposent là en attendant des randonneurs. Quelques échoppes offrent des souvenirs et des boissons, et complètent le tableau.

La place s’élargit vers la droite pour permettre, en premier lieu, la découverte d’un vaste théâtre antique creusé dans la pierre, puis s’ouvre sur une petite plaine que l’on traverse en apercevant une multitude de tombeaux aux façades sculptées dans les falaises alentour, des temples en ruine et les vestiges d’une ancienne église byzantine. Au fond de la plaine, derrière quelques constructions récentes, de nouvelles falaises se dressent, entaillées par une faille où un sentier en escalier a été aménagé. C’est au pied de celui-ci que George nous quitta. Nous avons entamé une longue ascension dans ce chemin taillé dans le roc et agrémenté, au fil des lacets, de multiples étalages de souvenirs. Des mulets sont proposés aux randonneurs qui ne souhaitent pas se fatiguer, ce qui transforme cette montée en un long cortège hétéroclite serpentant à vitesse variable. A l’arrivée au point culminant de cet itinéraire, il reste à parcourir une courte descente qui mène à une place d’où l’on découvre le Deir – ou monastère – sur la droite. Cette construction est sœur d’El Khazneh par son style et sa structure de façade directement découpée dans la roche, avec une dominante dans sa largeur. Elle s’adosse à une petite montagne de forme pyramidale, dans laquelle sa chambre intérieure est creusée.

Lorsque le choc de la vision première est retombé, nous avons profité des sièges installés face au Deir pour tirer les provisions de nos sacs et, au bout d’un moment, nous avons constaté que l’une de nos compagnes n’était toujours pas arrivée. Notre accompagnatrice repartit alors à sa rencontre, en nous recommandant de prendre le même chemin pour le retour. Daniele nous adressa ses adieux, et à trois nous fîmes la courte ascension du haut lieu, d’où nous avons découvert une vue panoramique exceptionnelle, sur le Deir, en nous retournant, sur les montagnes au loin, la vallée de la Araba et, au-delà, sur le désert du Néguev en Israël.

Au retour, nous avons reconstitué notre petit groupe de cinq au bas du sentier du Deir et nous avons repris le chemin d’El Khazneh, non sans nous arrêter dans l’enceinte de l’église byzantine, de découverte récente, pourvue d’un auvent métallique pour protéger les belles mosaïques de son pavement.

Le soir, le retour par le Siq changea notre vision de ce défilé, à l’ombre de ses falaises, quand chacun s’affairait vers la sortie.  

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21 avril 2011 4 21 /04 /avril /2011 17:01

Notre exploration, par une journée froide et humide, commença par Beidha, dite la petite Petra, à quelques kilomètres de Wadi Musa. En chemin nous avons aperçu de loin les ruines d’une forteresse construite par les croisés, sur une hauteur. L’ensemble de ce territoire est formé d’un désert de pierre accidenté, à une altitude moyenne de 1000 mètres. Au loin, le sommet le plus majestueux est le Jebel Harun (Mont Aaron), facilement repérable grâce au petit sanctuaire musulman à coupole blanche qui le coiffe, et serait, selon la tradition, le mausolée d’Aaron.

Notre chauffeur nous arrêta à côté d’un campement bédouin après avoir longé le village construit par le gouvernement pour loger les populations bédouines qui ont abandonné la vie nomade. De nos jours, ce campement est constitué de longues tentes dans lesquelles des étalages de bijoux sont soigneusement installés à l’intention des visiteurs. Les premiers bédouins que nous avons vus étaient superbes dans leurs longs burnous gris, coiffés d’un keffieh blanc et rouge, sous lequel leur teint cuivré et leurs traits fins étaient empreints d’une noblesse naturelle. Ce campement, purement commercial, - les familles qui l’exploitent ayant leur domicile dans le village -, est situé à la jonction de deux sites.

Le premier est une large vallée bordée de massifs rocheux, qui s’ouvre par un étonnant rocher pourvu d’un portail sculpté et couvert d’un chapeau en pierre ciselé par le vent. Des cavités naturelles creusées dans les parois des falaises ont été utilisées comme caveaux et comme salles de banquets par les anciennes populations Nabatéennes, originaires du Yémen, qui ont fondé Petra. Leurs architectes creusaient les caveaux dans le sol et taillaient une banquette dans la roche, sur trois côtés de la grotte, ce qui conduisit les Romains, ultérieurement, à nommer ce type de salle triclinium (salle à manger). Dans cette vallée, les archéologues ont récemment mis à jour des habitations néolithiques dont les bases, rondes pour les plus anciennes et rectangulaires ultérieurement, ont été restaurées, à proximité d’exploitations agricoles dans les parties fertilisées par l’irrigation, déjà pratiquée dans l’antiquité. Des campements bédouins destinés aux gardiens de troupeaux sont également montés le long des parois. Ces terres d’apparence peu hospitalière ont donc accueilli des populations depuis la plus haute antiquité, et elles permettent encore de nourrir les troupeaux de chèvres et de fournir une production de céréales non négligeable.

Le second site est le Siq al Barid, long défilé étroit entre deux falaises de grès, percées de cavités abritant des tombeaux avec triclinium, dont le plus majestueux, surélevé par rapport au sol du défilé et précédé d’un portail monumental à colonnes, contient des peintures antiques sur sa voute, représentant des feuillages au milieu desquels on distingue un oiseau. Au-delà, le défilé se rétrécit et aboutit à un enchevêtrement de roche sur lequel nous sommes grimpés, jusqu’à une ouverture vers une autre gorge rocailleuse.

Au retour, nous avons parcouru les rues escarpées de Wadi Musa et découvert en contrebas de la route principale un petit cimetière, sans doute très ancien, dont les sépultures étaient entourées de bordures en pierre.

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 17:22

En paraphrasant Claude Lévi-Strauss, je pourrais dire que je hais la guerre et les militaires. Pourtant, c’est un militaire qui, par une campagne hasardeuse, me fit rêver aux déserts de ce qui était devenu la Jordanie. Le colonel Lawrence avait découvert la région en tant qu’archéologue avant de se lancer dans le projet d’unir les tribus bédouines du Proche Orient pour mener la lutte contre l’Empire Ottoman. Le caractère du personnage et l’ouvrage par lequel il fit connaître cet épisode guerrier ont créé la légende qui s’attache désormais à Lawrence d’Arabie, et il est devenu difficile pour les historiens de faire la part des choses, entre fantasmes poétiques et réalité sur le terrain. Qu’on en retienne au moins que les Sept Piliers de la Sagesse est un livre captivant et une grande œuvre littéraire. C’est le souvenir vivace de cette lecture ancienne qui m’incita à découvrir ces terres désertiques, et le sort fit que ma première tentative avorta. Ce contretemps renforça ma détermination et, enfin, en février nous arrivâmes à l’aéroport d’Amman, au milieu de la nuit.

Notre première surprise fut de constater que nos compagnes de voyage n’étaient que deux, outre la jeune accompagnatrice de notre petit groupe. Cette configuration était propice à une exploration minutieuse des deux sites principaux que nous devions visiter : Petra et le Wadi Rum. Nous embarquâmes sans tarder dans le véhicule qui nous conduisit à Wadi Musa, la localité contiguë au site antique de Petra, par la grande route du désert. Il faisait froid et, arrivés à destination, nous fûmes bien aises de nous reposer quelques heures.

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