Notre dernière journée de route nous fit repasser à Seligman sur la route 66, avant de monter au nord vers le lac Mead formé par la retenue du grand barrage Hoover sur le fleuve Colorado. Il s’agit d’un bel ouvrage de 580 mètres de longueur en arc de cercle, que nous avons traversé à pied.
Puis nous sommes repartis vers Las Vegas, la capitale des jeux, que nous avons commencé à explorer dans l’après-midi. Par certains côtés, c’est le comble de la vulgarité, avec les jeunes filles déshabillées en policières vêtues seulement d'une casquette, d'un soutien-gorge, d'un mini short et de bottes, qui attirent les messieurs pour poser en leur compagnie moyennant finance, et leurs homologues masculins de couleur. Il y a aussi les annonces au haut parleur pour on ne sait quelle distraction.
L’une des curiosités de Las Vegas est de montrer à ses visiteurs toute une série de copies de monuments célèbres du monde entier : Grand canal de Venise avec le Pont des Soupirs, Tour Eiffel miniature et assez médiocre façade de l’Opéra de Paris, Sphinx égyptien…
Il vaut mieux revenir dans le centre de la ville de nuit, alors que les éclairages magnifient les jeux d’eau sur le bassin aménagé devant la façade de l’hôtel Bellagio, dont l’entrée donne sur une magnifique galerie de style florentin, et que les néons de toutes les couleurs contribuent à la féérie recherchée.
Le lendemain, après cette débauche de paillettes, de musique pompeuse, de jeux et de bruit, nous nous en sommes retournés vers Los Angeles, en faisant un arrêt à Calico,
ville fantôme, ancienne cité minière où d’anciens détenus exploitaient les mines d’argent. Nous y fûmes accueillis par le sherif, habillé en cow-boy, comme dans les films, avec son pistolet à la hanche et son étoile sur la poitrine. Les petites maisons en bois ont été agrémentées de différentes figures, dont un squelette revêtu d’une bure. A la fin octobre, la température y était presque caniculaire, ce qui laisse imaginer les conditions de travail des anciens mineurs.
Arrivés à Los Angeles, nous avons parcouru la ville en minibus, dans les encombrements, jusqu’à Hollywood. J’ai été plutôt déçu par Hollywood : certes la grande enseigne à flanc de colline est bien présente, ainsi que le tapis d’étoiles sur le trottoir, mais les bâtiments des studios ne sont guère impressionnants.
En revanche, la traversée nocturne des célèbres quartiers de Beverly Hills, avec ses belles villas et la modeste maison de Marilyn Monroe, et Sunset Boulevard, jusqu’à Santa Monica, au bord de l’Océan Pacifique, où nous avons dîné dans un restaurant de poissons situé sur une jetée fut un moment agréable. Il ne nous restait plus qu’à gagner notre hôtel, à côté de l’aéroport, pour embarquer de bonne heure le lendemain matin.