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21 avril 2011 4 21 /04 /avril /2011 17:01

Notre exploration, par une journée froide et humide, commença par Beidha, dite la petite Petra, à quelques kilomètres de Wadi Musa. En chemin nous avons aperçu de loin les ruines d’une forteresse construite par les croisés, sur une hauteur. L’ensemble de ce territoire est formé d’un désert de pierre accidenté, à une altitude moyenne de 1000 mètres. Au loin, le sommet le plus majestueux est le Jebel Harun (Mont Aaron), facilement repérable grâce au petit sanctuaire musulman à coupole blanche qui le coiffe, et serait, selon la tradition, le mausolée d’Aaron.

Notre chauffeur nous arrêta à côté d’un campement bédouin après avoir longé le village construit par le gouvernement pour loger les populations bédouines qui ont abandonné la vie nomade. De nos jours, ce campement est constitué de longues tentes dans lesquelles des étalages de bijoux sont soigneusement installés à l’intention des visiteurs. Les premiers bédouins que nous avons vus étaient superbes dans leurs longs burnous gris, coiffés d’un keffieh blanc et rouge, sous lequel leur teint cuivré et leurs traits fins étaient empreints d’une noblesse naturelle. Ce campement, purement commercial, - les familles qui l’exploitent ayant leur domicile dans le village -, est situé à la jonction de deux sites.

Le premier est une large vallée bordée de massifs rocheux, qui s’ouvre par un étonnant rocher pourvu d’un portail sculpté et couvert d’un chapeau en pierre ciselé par le vent. Des cavités naturelles creusées dans les parois des falaises ont été utilisées comme caveaux et comme salles de banquets par les anciennes populations Nabatéennes, originaires du Yémen, qui ont fondé Petra. Leurs architectes creusaient les caveaux dans le sol et taillaient une banquette dans la roche, sur trois côtés de la grotte, ce qui conduisit les Romains, ultérieurement, à nommer ce type de salle triclinium (salle à manger). Dans cette vallée, les archéologues ont récemment mis à jour des habitations néolithiques dont les bases, rondes pour les plus anciennes et rectangulaires ultérieurement, ont été restaurées, à proximité d’exploitations agricoles dans les parties fertilisées par l’irrigation, déjà pratiquée dans l’antiquité. Des campements bédouins destinés aux gardiens de troupeaux sont également montés le long des parois. Ces terres d’apparence peu hospitalière ont donc accueilli des populations depuis la plus haute antiquité, et elles permettent encore de nourrir les troupeaux de chèvres et de fournir une production de céréales non négligeable.

Le second site est le Siq al Barid, long défilé étroit entre deux falaises de grès, percées de cavités abritant des tombeaux avec triclinium, dont le plus majestueux, surélevé par rapport au sol du défilé et précédé d’un portail monumental à colonnes, contient des peintures antiques sur sa voute, représentant des feuillages au milieu desquels on distingue un oiseau. Au-delà, le défilé se rétrécit et aboutit à un enchevêtrement de roche sur lequel nous sommes grimpés, jusqu’à une ouverture vers une autre gorge rocailleuse.

Au retour, nous avons parcouru les rues escarpées de Wadi Musa et découvert en contrebas de la route principale un petit cimetière, sans doute très ancien, dont les sépultures étaient entourées de bordures en pierre.

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