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17 juin 2012 7 17 /06 /juin /2012 19:04

Arrivés après un voyage tranquille en TGV jusqu’à Rennes puis en train ordinaire à Auray, où nous avons déjeuné avant de prendre un taxi pour Carnac, à l’agence qui nous avait loué le meublé de ces vacances. La gérante, après nous avoir laissé signer les documents et remplir notre chèque nous proposa de nous emmener à Keriaval. La soirée de samedi et toute la journée de dimanche furent occupées à la découverte de la maison, de Keriaval, petit hameau situé à 800 mètres de Locmariaquer, du village lui-même et de ses quelques commodités, des environs les plus immédiats enfin. Les jours suivants, nous débutâmes une exploration assez méthodique de la presqu’île, en commençant par son extrémité, la pointe de Kerpenhir. Hameaux analogues à Keriaval, petites routes tranquilles, chemins de terre entre deux haies, petites criques et lagunes marécageuses à marée basse, nous pouvions faire un inventaire des ressources de la région, en n’oubliant pas les mégalithes.

Le lendemain, jour de pluie entrecoupée de longues éclaircies, notre situation matérielle s’est enrichie de quatre bicyclettes louées dans l’après-midi pour la semaine. Ainsi n’étions-nous plus attachés à l’espace restreint jouxtant Keriaval et Locmariaquer, mais pouvions-nous pallier l’absence presque totale de transports publics, pourvu que le temps s’améliorât. Nous comptions bien, dès le lendemain, atteindre une localité suffisamment importante - Auray ou Carnac peut-être -, pour contenir une librairie nous permettant d’acquérir quelques livres aptes à occuper nos soirées.

Il faut insister sur le charme de notre petite demeure, vieille maison de granit entièrement rénovée au milieu d’un hameau constitué de maisons traditionnelles, à l’écart des routes. Keriaval est entouré de quelques prés où paissent des vaches et des moutons, et dans lesquels se posent des corbeaux et des mouettes. Derrière la maison un maquis de genêts et de buissons est traversé par un sentier qui rejoint la grand-route d’Auray à Locmariaquer, l’accès principal au hameau étant un chemin goudronné qui part de la petite route reliant les différents villages par le milieu de la presqu’île. Nous profitions d’un calme absolu, du silence des environs et d’un voisinage peu envahissant.

Les promenades en vélo ont renouvelé notre intérêt pour ce coin de Bretagne en bordure du golfe du Morbihan. Un jour à Auray, le lendemain à Carnac, le chemin nous parut plus réel parcouru à la force de nos cuisses. Auray est plus vaste que dans mon souvenir, comme si le fait d’aborder les villes en voiture réduisait leurs dimensions. De même Carnac, avant d’atteindre les alignements de mégalithes, m’a semblé plus concret que dans le passé : le centre du bourg existe, ce n’est pas qu’une survivance accrochée à la station balnéaire.

Un bel après-midi nos vélos nous ont conduits d’une crique à l’autre par les petites routes qui traversent les zones marécageuses, les dunes, les petits ports, tantôt longeant la mer, tantôt la quittant. Longtemps nous restâmes sur une plage écartée où les enfants cherchaient des crabes pendant que nous observions la marée monter. Puis enfourchant nos montures nous gagnâmes Saint Philibert et les hameaux alentour, jusqu’à la Pointe et Kernevest à l’embouchure de la rivière de Crac’h.  

Par contraste le temps du lendemain était exécrable. Partis le matin pour un pique-nique vers le Bono, passé Auray, nous ne vîmes pas le soleil de la journée mais ressentîmes les premières gouttes de pluie dès le matin, bien avant d’arriver à Auray. Au Bono la pluie nous épargna le temps du déjeuner mais elle reprit de plus belle dès notre départ.

Au terme de ces vacances, l’image qui me touchait était celle de ces paysages de mer et de campagne imbriquées, avec ces prairies et ces buissons aux fleurs jaunes. J’aime la sauvagerie de ces lieux, grèves de sable et de rochers, landes et dunes dans lesquelles la mer pénètre pour former des étangs aux digues de pierre ou des marais inexplorés. Le granit et l’ardoise s’intègrent parfaitement à la nature, comme d’ailleurs les murs blancs des nouvelles constructions.

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