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5 février 2011 6 05 /02 /février /2011 07:37

A Cheb, lorsque le train entra en gare, j’ai regardé dans la salle d’attente, depuis la fenêtre du wagon, et sur le quai de l’autre côté, si je pouvais apercevoir D. et les enfants, en vain. Peu après, l’arrivée de leur train fut annoncée et je les vis descendre de voiture, presque en face de moi. Il me fallut attendre encore un bon moment que le contrôle des visas soit terminé pour les rejoindre. Nous étions tous enjoués malgré la fatigue et nous partîmes d’un bon pas à la recherche d’un hôtel. Ils étaient pratiquement tous complets et il nous fallut nous contenter, après une longue attente à la réception d’un établissement de deuxième ordre, de deux chambres individuelles.

Nous n’avons effectué qu’un tour superficiel de la ville, d’origine médiévale, agrémentée de belles maisons aux façades colorées, le soir même, puis le lendemain matin, avant de reprendre le train pour Mariánské Lázně.

Là, nos recherches de lits, presqu’aussi difficiles qu’à Cheb, ont abouti à des résultats beaucoup plus confortables – et aussi plus onéreux – à l’hôtel Excelsior la première nuit, dans deux chambres séparées, puis à l’Atlantic, tous les quatre dans une grande chambre, le lendemain.

A Mariánské Lázně, nous avons admiré les immeubles de style Art Nouveau aux moulures à volutes en stuc, la colonnade aux structures métalliques, les églises d’inspiration romano-byzantine et, surtout, les grands parcs qui s’étendent en pente douce tout au long du vallon, bordés de haies bien taillées, vers la voie ferrée. Nous nous sommes abreuvés aux diverses sources et nous avons plus ou moins vécu au rythme de la station, à l’exemple de Franz Kafka en 1916, en compagnie de sa fiancée Felice Bauer, nous déplaçant de l’hôtel aux sources et des sources aux restaurants. En revanche, les mystères d’Alain Resnais et Alain Robbe-Grillet ne nous ont pas atteints.

Le voyage qui s’en est suivi vers la Moravie fut une véritable expédition : trois heures de train jusqu’à Prague, avec 45 minutes de retard, le transfert en métro à la gare de Holešovice, où nous sommes montés sans attendre dans un train qui allait jusqu’à Varna, pourvu de nombreux wagons-couchettes où nous ne pouvions nous asseoir. Après avoir traversé plusieurs wagons, nous avons pris place dans un compartiment occupé par deux jeunes Allemandes, que nous avons fait fuir dans le couloir, où elles se sont fait conter fleurette par deux militaires slovaques. A Havlíčkův Brod, nous avions encore une heure d’attente, consacrée à prendre un repas médiocre au buffet de la gare. Nous arrivâmes à notre gare de destination vers 23 heures, et il nous fallut encore gagner le village à pied en parcourant, dans la nuit noire, le sentier qui traverse un petit bois, avant d’escalader une colline à la lueur des étoiles.  

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