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14 janvier 2011 5 14 /01 /janvier /2011 17:24

Pour aller à Gizeh la route suit un canal envahi de détritus. De l’autre côté, les maisons en brique et béton ne sont pas terminées : de hauts piliers de béton hérissés de tiges de fer s’élancent vers le ciel. C’est la norme pour la plupart de ces constructions sans âge. Au Vietnam, où nous avions vu de nombreux chantiers interrompus avec de semblables piliers, il nous avait été dit que les entreprises démarraient les chantiers sans commande et attendaient les clients pour les mener à bien, mais au Caire ce sont des maisons habitées qui ne sont jamais achevées.

Le site des pyramides se situe de l’autre côté du canal, dont il n’est séparé que par le vaste parking. D’abord apparaissent les trois grandes pyramides sur le plateau de Gizeh, colossales masses grisâtres, dont le sommet de l’une d’entre elles est recouvert d’une couche blanchâtre. En s’approchant de Chéops on découvre les énormes blocs de pierre qui en constituent le gros œuvre. On monte dessus ; ils ne sont pas taillés régulièrement ; on ne comprend pas comment ils ont pu être empilés pour former des structures aussi harmonieuses. Ce qui manque quand on arrive devant les pyramides, c’est le recul. Elles sont trop proches du faubourg triste qui les précède. Même prévenus de cette situation, le contraste nous choque. Ces imposants monuments funéraires mériteraient un isolement superbe, loin des constructions récentes, loin de la route et des parkings. Ils devraient être protégés par le désert. Nous pénétrons dans celui-ci en longeant le site perpendiculairement à la route. A une certaine distance, les trois grandes pyramides, précédées d’une étendue de sable, se détachent sur le ciel couvert. Un peu plus loin, dans un creux, des dromadaires nous attendent pour une courte promenade qui nous mènera à côté du sphinx. Enfin il nous est loisible d’oublier un peu la ville, mais pas la civilisation qui se rappelle à nous sous la forme de bouteilles et de sacs en plastique parsemés dans le désert.

 

Memphis ne conserve plus que quelques vestiges de sa gloire passée. Le colosse de Ramsès II est le plus imposant, mais il est mal mis en valeur, couché à l’intérieur d’un bâtiment en béton sans toit. A l’extérieur, le sphinx d’albâtre est la plus belle statue conservée en ces lieux.

A quelque distance de là, Saqqara s’étend dans le calme du désert que nous attendions. Nous avons commencé par visiter le mastaba de Mérérouka, qui contient de beaux bas-reliefs représentant la vie quotidienne consacrée à la pêche, aux travaux des champs et aux activités des femmes. Une grande statue du vizir complète cet ensemble.

La découverte de la pyramide de Djoser et de tout le complexe funéraire qui l’entoure, œuvre attribuée à Imhotep, le grand vizir du roi, est ce qu’il y a de plus émouvant. Perdu dans le désert hérissé au loin de quelques pyramides érodées, surmonté alentour de murets mis à jour par les archéologues, sur lesquels se reposent des bédouins accompagnés d’ânes ou de chevaux, cet ensemble incite au calme et à la méditation.

Ce n’est pas le cas de Gizeh, où nous sommes retournés le soir assister au son et lumière au cours duquel les pyramides et le sphinx apparaissent tour à tour sous un faisceau de lumière rouge ou verte, agrémentés d’un commentaire ampoulé, déclamé sur un ton emphatique et ponctué d’accords de musique romantique. J’atteignais là mes incapacités.

 

 

 

Pyramide de Djoser

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